Qu’est-ce qu’un chien d’arrêt ?
La manière qu’a le chien d’arrêt de travailler est fascinante : il s’immobilise à proximité du gibier, pointe vers sa localisation et bloque sa proie en attendant l’arrivée de son maître. Utilisé bien avant l’invention de la poudre à fusil, ce type de chien de chasse était connu pour traquer les gibiers à plumes durant le XIVe siècle. Aujourd’hui encore, les oiseaux restent sa principale cible. En action, il réalise sa mission en trois ou quatre étapes :
- La quête : doté d’un flair exceptionnel, le chien d’arrêt se repose uniquement sur ses capacités olfactives pour capter l’émanation de sa proie. Face au vent et le museau en l’air, il recherche patiemment la moindre odeur lui permettant de détecter la présence du gibier.
- La remontée d’émanation : le chien stoppe sa quête lorsqu’il détecte une odeur. Avec brio et minutie, il modifie sa trajectoire pour se concentrer sur une zone bien précise. Délicate, cette étape consiste à se rapprocher le plus possible de la proie sans l’effrayer.
- L’arrêt : on arrive enfin au moment tant attendu. Figé dans une pose spécifique au chien d’arrêt, pointant un endroit précis, il attend la venue du chasseur. Par un effet hypnotique, le gibier est « bloqué » par le chien. Après avoir localisé son compagnon à quatre pattes, le maître le rejoint et lui demande de se rapprocher lentement de l’animal, ou de « couler » comme on dit dans le jargon. L’oiseau va alors s’envoler et le chasseur n’aura plus qu’à bien ajuster son tir.
- Le rapport : pas obligatoire, cette étape dépend de la race de votre chien. S’il possède un instinct naturel pour le rapport, il pourra être éduqué à ramener l’animal abattu à son maître.
Races de chiens d’arrêt : que choisir ?
L'instinct d’arrêt ne s’enseigne pas : inné, il est spécifique aux chiens d’arrêt. Certaines races, issues d’un travail de sélection rigoureux, vivent pour ce mode de chasse traditionnel. Ces chiens sont d’ailleurs les seuls à pouvoir bloquer aussi bien un gibier pendant de longues minutes, voire des heures, en attendant l’arrivée du chasseur. Nous ne les citerons pas toutes dans cet article. Vous pourrez facilement les retrouver dans le Groupe 7 de la FCI. Ces chiens peuvent être regroupés dans deux catégories.
Chiens d’arrêt continentaux
- L’Épagneul breton : très répandu, c’est le chien d’arrêt par excellence. Bien qu’il soit plus petit que ses autres compagnons de travail, il présente une vitesse, une agilité et un dynamisme exemplaires. Endurant et polyvalent, il s’adapte à tout type de terrain, de gibiers et rapporte naturellement.
- Le Korthals : énergique et robuste, il dispose d’une robe épaisse, imperméable et adaptée aux fourrés denses. Idéal pour chasser la bécasse, le Korthals ne craint ni le froid, ni les épines, ni les eaux profondes.
- L’Épagneul français : attentif et observateur, il excelle parfaitement à arrêter le gibier en plaine, aux bois et dans les marais. Ce chasseur inné rapporte aussi bien sur terre que dans un environnement aqueux. Son épaisse fourrure le protège des intempéries et des ronces.
- Le Braque français : agile et sportif, ce chien a un sens de l’initiative remarquable. Obéissant et particulièrement puissant, il est idéal pour les conditions de chasse difficiles. Le Braque français est à l’aise dans n’importe quel biotope.
- Le Braque de Weimar : docile et avec un tempérament équilibré, ce chien de chasse présente un flair d’exception. Quasiment infatigable, il continue à persévérer tant qu’il n’a pas trouvé sa proie. Il est doté d’un instinct naturel pour le rapport.
- Le Barbu tchèque : discret et passionné par la chasse, il jouit d’une bonne polyvalence. Il travaille aussi bien dans les bois que dans l’eau. Son arrêt est franc et il est naturellement apte à rapporter le gibier.
Chiens d’arrêt britanniques ou irlandais
- Le Setter anglais : voici une autre race fréquemment utilisée pour ce mode de chasse. Vif et intelligent, il peut quêter sur une grande surface. L’arrêt se fait généralement en position couchée, surtout lorsque la proie est proche. Le Setter Anglais ne chasse que les gibiers à plumes.
- Le Pointer : athlétique et doté d’un odorat bien développé, il brille par ses capacités de mémorisation et ses facultés d'adaptation. Candidat parfait pour les biotopes hostiles, il est très résistant. Néanmoins, sa peau étant peu épaisse, il faudra faire attention aux ronces.
- Le Setter irlandais : précis et intelligent, il arrive rapidement à quêter grâce à son nez fin. Idéal pour tous les terrains, on l’utilise principalement pour chasser la bécasse, le perdreau ou le tétras.
- Le Setter Gordon : moins rapide que certaines races sur cette liste, il présente une robustesse à toute épreuve. Réfléchi et disposant d’un odorat développé, il adapte sa quête à son environnement et au type de gibier à repérer. Idéal pour les zones difficiles, il est sûr dans ses arrêts. Le Setter Gordon a un instinct naturel pour le rapport.
L’allure à la quête, le travail de l’émanation et la prise de l’arrêt diffèrent en fonction de la race. Cependant, il ne sert à rien de les hiérarchiser ! Elles possèdent, chacune à leur manière, des qualités qui leur sont propres. Des différences qui animent des débats très enflammés dans les cercles de chasse.
Comment éduquer mon chien de chasse à l’arrêt ?
A quel âge commencer le dressage d'un chien d'arrêt ?
Éduquer un chien d’arrêt n’est pas une mince affaire ! Voilà pourquoi il est recommandé de débuter dès son plus jeune âge. Même si l’arrêt et le goût pour la chasse sont inscrits dans son bagage génétique, il vous faudra plusieurs années pour bien le former. Un réel savoir-faire est requis : rien de mieux qu’un dresseur professionnel pour renforcer les acquis de votre partenaire canin.
Comment faire marquer l'arrêt à son chien ?
Mais avant d’entamer en bonne et due forme sa formation, votre chien doit connaître les ordres élémentaires : les commandes de position ( « Assis », « Couché », « Debout », « Pas bouger » ), le rappel ou encore la marche en laisse.
Mouss vous conseille d’opter pour une méthode d’éducation positive. L’arrêt requiert une complicité indéniable entre le maître et le chien. Ainsi, privilégiez l’écoute aux outils coercitifs. S’il est conseillé de se diriger vers un expert, les bases peuvent être enseignées par le maître avec de la patience et énormément de rigueur.
En complément des ordres basiques, il faut effectuer l’étape du débourrage. Ce pré-dressage vous permet de mettre votre chien en condition avant la première saison de chasse. Le débourrage comprend :
- Le rapport : si certains puristes préfèrent que leur chien d’arrêt ne rapporte pas le gibier, cette étape est vivement conseillée pour les races habilitées à le faire (Ex. : Épagneul breton, Setter Gordon). À l’aide d’une balle ou de son jouet préféré, profitez du côté enjoué du chiot pour aborder la notion de rapport.
- L’éveil de l’instinct d’arrêt : le but est d’apprendre à son chien l’arrêt à vue. De nombreux passionnés utilisent la méthode de la canne à pêche. Au bout d’un fil, fixez une plume d’oiseau ou une caille emmaillotée dans un tissu. Déplacez la canne de tous les côtés, en veillant à ce qu’il ne bondisse jamais pour attraper la cible. L’objectif est qu’il s’arrête naturellement après plusieurs répétitions.
D’autres chasseurs préconisent une méthode moins artificielle, sur terrain, afin que le chiot rencontre naturellement du gibier. Ce sera alors l’occasion de découvrir si le chien marque instinctivement l’arrêt. Lors des promenades, veillez à bien le sortir en longe. L’accessoire vous permettra de le maîtriser, au cas où il voudrait attraper l’oiseau.
- La socialisation : pour le bien de tous, multipliez les rencontres entre chiens et avec de nouvelles personnes. Puis, promenez-le fréquemment dans divers biotopes. Respectez bien le rythme de votre compagnon !
- La familiarisation aux coups de feu : incontournable, cette étape consiste à habituer le chiot aux bruits des coups de fusil. Très tôt, dès son 2e mois, introduisez-le progressivement à différents sons (Ex. : bâches qui claquent, pistolet à bouchon, coup de carabine). Le mieux est de travailler durant ses repas. Le chien fera alors une association positive entre les bruits et sa gamelle.
Quels équipements de chasse achetés ?
Quoi qu’on en pense, chasser comporte des risques pour nos compagnons. Pour sa sécurité, Mouss vous présente une liste non exhaustive des accessoires recommandés pour votre chien d’arrêt.
Outils de localisation
Comme le chien d’arrêt peut couvrir un terrain plus ou moins vaste, sa localisation n’est pas à minimiser, surtout sur en végétation dense. Pour mieux le repérer, en action de chasse, le port d’une clochette au cou est traditionnellement utilisé, comme celles que l'on retrouve sur cette page. Sinon, des accessoires plus modernes existent : les colliers avec traceur GPS en sont un excellent exemple. Retrouvez quelques modèles juste ici.
Colliers et harnais
Dans le cas où votre chien viendrait à se perdre en cherchant le gibier, il vaudrait mieux qu’il soit équipé d’un collier ou d’un harnais avec un médaillon d’identification comme celles présentées sur ce lien. Cette dernière devra contenir votre adresse pour qu’un inconnu puisse vous rapporter votre chien.
Gilet de protection
Sur terrains hostiles, il se peut que votre chien se blesse avec les ronces, épines et autres surfaces contondantes. En hiver, certaines races risquent également l’hypothermie en s’introduisant dans l’eau ou en affrontant un temps pluvieux. Pour son bien, équipez-le d’un gilet de protection pour chien (exemple sur cette page). Efficace contre les intempéries, cet accessoire protège également le chien de son environnement.
En plus des accessoires de protection, rien de mieux que la souscription à une bonne mutuelle pour garantir la santé de votre fidèle compagnon.
Continuez votre lecture en lisant tous nos articles sur les différents chiens de chasse.
Commentaires
1 gibus Le 11/11/2016
2 Mouss Le 14/11/2016
Non je ne suis pas une éleveuse ou éducatrice mais une passionnée du monde canin mais merci pour votre info :-)
Bien à vous,
Caroline