Qu’est-ce qu’un chien de berger ?
Le chien de berger, appelé également chien de conduite, rend de multiples services en élevage. Il doit rassembler les bêtes en veillant à ce qu’aucune ne sorte du troupeau. Il les dirige ensuite vers un lieu qu’il connaît déjà (Ex. : salle de traite, bergerie), ou vers une destination inconnue en suivant les ordres de son conducteur.
Il peut prendre en charge tout type de troupeaux (Ex. : ovins, bovins, porcins, caprins). Sa présence permet au maître d’être moins stressé, moins fatigué et donc plus concentré sur le bien-être de son troupeau. Généralement silencieux, il rassure les animaux qu’il guide : c’est toujours mieux qu’un groupe d’humains en train de courir et de crier ! Méthodique et observateur, il peut isoler un animal parmi un troupeau composé de centaines de têtes en mouvement. Et les exemples de missions ne manquent pas ! Faire monter vos moutons dans une bétaillère ? Trier vos vaches ? Chercher un animal qui s’est éloigné du troupeau ? Le chien de conduite est celui qu’il vous faut !
Attention : il est très important de différencier le chien de conduite du chien de protection. En plus de diriger le troupeau, les individus issus du second groupe sont aptes à intervenir en cas d’attaque.
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Quel chien de troupeau choisir ?
Certaines races sont complètement inaptes à la conduite. D’autres en revanche ont une fascination pour les troupeaux et un instinct qui leur permet de comprendre très vite comment le circonscrire. En voici 5 qui brillent par leur compétence pour ce travail.
Border Collie
En premier, on pense bien sûr au Border Collie, qui est à la fois efficace, précis et rapide. Sélectionné à des fins pastorales, ce chien se donne à 200 % au travail. Agile, énergique, obéissant et très intelligent, le Border Collie a la particularité de conduire son troupeau avec une allure féline : tête basse et postérieur relevé, comme s’il rampait. Son obstination à exceller peut toutefois lui porter préjudice. À vous de canaliser son dynamisme afin de ne pas l’épuiser à la tâche.
Beauceron
La stature impressionnante du Berger de Beauce cache un chien très affectueux et endurant sur le terrain. Il aime le contact avec les animaux et dirige avec douceur. Mais il n’hésite pas à utiliser son poids pour reprendre son troupeau, en le bousculant d’un coup d’épaule, si besoin est. Le Bas-Rouge présente toutefois un fort tempérament. Il doit ainsi être placé entre des mains expérimentées. Polyvalent, le Beauceron se démarque également dans le pistage ou la protection.
Kelpie australien
Très apprécié par les Australiens, le Kelpie est réputé pour sa loyauté, son courage et son dévouement sans faille. Il travaille avec des cochons et des canards, et ne faiblit pas face à un troupeau de moutons ou de vaches. Un véritable couteau suisse ! Indépendant, agile et perspicace, il s’adapte facilement à son environnement. Efficace, on dit souvent qu’il équivaut à deux hommes à cheval.
Berger des Pyrénées
Plus petit que ses camarades, le Berger des Pyrénées compense sa taille avec une ténacité remarquable. Vif et passionné, il a le coup de dent facile, sans jamais être agressif ! Capable de conduire un grand nombre d’animaux (1000 à 2000 brebis), il n’a rien à envier aux autres chiens de troupeau. Chien d’un seul conducteur, il fait des prouesses au travail : robuste, inépuisable et adapté aux climats difficiles, il collectionne les qualités ! Il est le partenaire idéal pour le travail en montagne.
Briard
Parfait pour déplacer les gros troupeaux, son gabarit en impose. Au travail, le Briard n’a pas besoin d’aller au contact des bêtes. Sa manière de conduire est unique : il sautille et semble voltiger en encerclant son troupeau. Très affectueux et sociable, il excelle aussi bien en tant qu’allié qu’en tant que compagnon. Peu efficace en montagne ou sur des terrains accidentés, il est fait pour le travail en plaine.
Bon à savoir : peu importe le choix de la race, veillez à sélectionner un chien LOF, pure race, issu d’une lignée reconnue pour ses aptitudes au troupeau.
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Comment dresser un chien de berger pour le troupeau ?
Pour faire du troupeau avec son chien et en faire un partenaire de travail, il faudra s’armer de patience. Mouss vous recommande de suivre une formation auprès d’un professionnel : l’Institut de l’Élevage et les Chambres d’agriculture vous proposent des stages d’initiation ou de perfectionnement, tout au long de l’année. Bien sûr, si vous possédez une exploitation, rien ne vous empêche de renforcer les bases par vous-même. Mais on ne saurait trop vous conseiller de faire appel à un formateur pour les exercices plus techniques.
Avant d’entraîner votre chiot, il est primordial qu’il maîtrise les bases. À savoir reconnaître son nom et répondre aux ordres essentiels : le rappel, le « Non », le stop ou encore le « Coucher ». Il est aussi indispensable de créer une forte relation de complicité entre le chien et son maître : certains chien perdent en efficacité aux côtés d’un conducteur qu’ils ne respectent pas.
Bon à savoir : durant sa formation, il est préférable qu’une seule personne s’occupe de l’éducation du chien. Cela renforce la complicité du binôme et assure une meilleure cohérence tout au long de l’entraînement. Une fois adulte, il pourra travailler avec d’autres personnes, même si l’idéal est que chaque éleveur ait son propre compagnon.
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L’initiation
S’il faut attendre que le chien ait 2 mois pour les exercices sur troupeau, il n’est pas question de chômer ! Commencer par introduire les bêtes au chien, dans les deux semaines suivant leur sevrage. Elles pourront ainsi s’habituer à leur futur guide. Choisissez des animaux dociles et non traumatisants pour un débutant. Sinon, vous risquez de le décourager et de le mettre en danger. Ce sera l’occasion d’évaluer le comportement du chien.
À partir de 5 à 7 mois, vous pouvez lui apprendre des ordres plus précis. Dans un premier temps, choisissez des agnelles ou des génisses. Et pour un meilleur contrôle de la situation, exercez-vous dans une zone clôturée. Ce premier exercice permettra au binôme l’importance du placement. En effet, le chien devra se déplacer en position « 12 h - 6 h » : se placer derrière le troupeau à manipuler, en allant de gauche à droite.
Le perfectionnement
Il faut savoir que le maître et le chien travaillent en face l’un de l’autre, avec le troupeau au milieu. Le chien encercle les bêtes et apprend à ne jamais traverser le groupe d’animaux pour rejoindre son maître (le triangle interdit). Une fois les exercices en zone close maîtrisés, il est temps de pratiquer avec un troupeau en semi-liberté. Avec le temps, votre partenaire à quatre pattes pourra effectuer des missions plus complexes : séparer le troupeau et le faire monter dans une bétaillère, isoler une bête ou replacer un animal dans le groupe.
Au risque de trop insister, des associations et clubs existent pour bien former votre chien de travail. D’ailleurs, les stages de conduite de troupeau ne sont pas uniquement ouverts qu’aux professionnels de l’élevage. Cette pratique est accessible à tous les propriétaires de chien de berger, apte à travailler. Profitez des programmes pour débutants pour jauger les compétences de votre chien ! Sinon, vous pouvez toujours vous tourner vers un sport canin qui répondra à son instinct pour le rassemblement : le Treibball.
Où s’entraîner et suivre des cours pour le troupeau ?
N’hésitez pas à vous renseigner directement auprès d’une association d’utilisateurs de chiens de troupeau de votre département. Certains clubs canins proposent également des séances d’initiation et d’entraînement. En voici quelques-uns :
Associations de chiens de berger :
Cet article vous a plu et vous souhaitez en savoir plus sur les chiens de travail ? Dans ce cas, continuez votre lecture sur notre page dédiées aux différents chiens de travail comme le dressage des chiens policier, des chiens guides d'aveugles ou encore des chiens secouristes en montagne !
Commentaires
1 rieu Le 21/02/2020
merci à vous