D’où vient cette discipline canine ?
Créé par John Varley, l’agility est popularisé en 1977 lors de l’exposition canine mondiale tenue à Birmingham (Angleterre). Pour distraire le public, John Varley fait une démonstration des talents de ses chiens. Subjugués par cette discipline inspirée du jumping équestre, de nombreux maîtres vont s’y mettre à leur tour. Un premier championnat officiel sera alors organisé en 1979.
10 ans plus tard, compte tenu du succès de cette activité en France, la Société Centrale Canine reconnaît l’agility comme un sport canin. Et preuve que ce sport est réellement adopté dans l’Hexagone : en 1991, la Commission Nationale d’Education et d’Agility (CNEA) voit le jour. Cette dernière se charge d'organiser tous les championnats, et a pour rôle de délivrer les licences pour pratiquer cette discipline.
Aujourd’hui, en France, on compte en moyenne 500 concours d’agility par an. C’est dire à quel point ce sport est populaire !
Quelles sont les règles de l’agility ?
Ce sport canin regroupe plusieurs types d’obstacles (minimum 15 étapes). Chaque obstacle présente un niveau de difficulté plus ou moins élevé. Le but pour votre chien est d’effectuer le parcours de manière fluide, dans un ordre défini et un délai prédéterminé. Il sera alors jugé sur sa vitesse et sa précision. À chaque faute commise, il sera pénalisé.
S’il est possible de pratiquer l’agility comme simple loisir, des compétitions existent également partout en France. Lors des championnats officiels, la FCI définit les règles. Cette dernière organise également les concours.
Pour y participer, le binôme composé du chien et du maître doit être bien préparé : les épreuves se font sans laisse et collier, et seuls les chiens les plus obéissants peuvent prétendre obtenir une bonne note. En effet, le maître ne pourra guider son chien que par la voix, en courant à ses côtés durant tout le parcours.
Lors des épreuves de compétitions officielles, le parcours comporte généralement trois catégories d’obstacles :
- Sauts : votre compagnon sera jugé sur sa flexibilité et sa capacité à sauter à travers des murs, des pneus suspendus, des viaducs ou encore à franchir des haies ou des sauts en longueur.
- Zones de contact : cette catégorie implique l’utilisation de passerelles, de balançoires ou encore de palissades. Le chien devra avoir posé au moins une patte sur une partie spécifique de l’équipement, peinte en rouge, avant d’y descendre. Sinon, il ne pourra gagner des points.
- Autres : le parcours peut également inclure des slaloms ou des tunnels (souples ou rigides).
Par exemple, les épreuves officielles homologuées par la FCI se divisent en 2 types :
- Les épreuves Agility avec des zones de contact et une table d’agility
- Les épreuves Jumping qui ne comporte aucune zone de contact ou table
Ces dernières sont classées en 3 classes (Agility/Jumping du 1er au 3ème degré). Les classes sont définies en fonction de la difficulté et de la longueur du parcours.
Quel est l’intérêt de l’agility pour mon chien ?
Plus qu’un sport, l’agility permet de booster l’intelligence et l’obéissance de votre compagnon. Après tout, cette discipline requiert une excellente communication entre le conducteur et son chien. Pratiquer l’agility vous aide ainsi à éduquer votre chien et à améliorer votre complicité, tout cela en le dépensant.
Si votre chien vit dans un petit espace, cette activité lui donnera l’opportunité d’évacuer toute son énergie : le physique et le mental devront être travaillés tout au long du parcours. Inutile de vous dire que même les chiens les plus hyperactifs y trouveront leur compte !
Mon chien peut-il pratiquer ce sport canin ?
L’agility est ouvert à toutes les races, sans distinction de taille. Les obstacles s’adapteront alors à la morphologie de votre compagnon. Pour les concours, il existe 4 catégories :
- Catégorie A : pour les chiens ayant un garrot de moins de 37 cm
- Catégorie B : pour les chiens mesurant entre 37 et 47 cm au garrot
- Catégorie C : pour les chiens d’une taille de 47 cm ou plus au garrot
- Catégorie D : pour les races de type molossoïdes ou les chiens de grande taille
Mais si cette discipline est ouverte à tous les chiens, certaines races semblent y exceller plus que les autres. Le Border Collie, le Jack Russell, le Berger Australien, le Caniche, le Berger des Shetland ou encore le Berger Allemand partent favoris !
Quelles sont les conditions pour pratiquer l’agility ?
Voici les critères à respecter pour pouvoir pratiquer cette activité en toute sécurité :
- Avoir un binôme complice : il va sans dire que seuls les chiens bien éduqués pourront pratiquer ce sport. S'il ne maîtrise pas encore les bases élémentaires de l’obéissance, cette discipline n’est pas faite pour lui.
- Avoir un chien qui a terminé sa croissance : outre l’obéissance, votre chien devra être âgé de plus de 18 mois. L’agility étant un sport très éprouvant, il vaut mieux attendre la fin de sa croissance pour pratiquer cette discipline. Dans le cas contraire, vous risquez de mettre en danger ses articulations. Bien sûr, vous pouvez initier votre compagnon très tôt à cette discipline. Veillez simplement à éviter les sauts avant son 18e mois.
- Ȇtre en possession d’une licence : même si votre but est de ne pratiquer l’agility pour le plaisir, il est vivement conseillé d’obtenir une licence Agility. Celle-ci a l’avantage de vous fournir une assurance couvrant plusieurs types d’accidents. La licence est d’ailleurs obligatoire pour pouvoir passer les concours. Pour cela, il faudra vous inscrire à un club canin affilié à votre Association Canine Territoriale. Puis, demandez la licence en remplissant le formulaire de demande se trouvant sur le site de CNEAC.
L’étape suivante sera de passer le Certificat d’Aptitude à l’Education Sociale du Chien (CAESC) : cela permet d’évaluer les capacités du maître et le tempérament du chien.
La dernière étape pour pouvoir débloquer votre licence sera de passer le Pass-Agility : cet examen évalue la capacité de votre binôme à commencer les concours.
- Avoir un pedigree : certains championnats ne sont ouverts qu’aux chiens inscrits sur le Livre des Origines Français (Ex : Championnat de France et Championnat du monde). Heureusement, d’autres concours acceptent parfaitement les chiens non LOF (Grand Prix de France).
Quels accessoires choisir pour faire de l’agility ?
Si vous souhaitez faire de l'agility avec un chien, il se peut que vous ayez besoin d'un minimum d'équipement ! Ci-dessous, les accessoires d'agility du chien qui pourraient vous aider.
Bien évidemment, le mieux est de se rendre dans un club dédié à ce sport afin d’économiser sur le matériel. Mais pour ceux qui souhaitent pratiquer par loisir, sans adhérer à un club, un kit agility est de mise ! Ce dernier vous aidera à créer votre propre parcours.
Visualisez quelques modèles de kits juste ici :
La plupart des accessoires ont plusieurs tailles et hauteurs réglables, il n’est donc pas nécessaire d’en faire un critère d’achat. Cependant, la question de l’homologation des accessoires est importante.
Si vous souhaitez participer aux concours nationaux ou internationaux, il vaut mieux acheter des équipements homologués et adéquats aux normes des concours. Il est tout de même à noter que les accessoires d’agility homologués coûtent beaucoup plus cher.
Bon à savoir : pour un parcours plus complet et professionnel, nous vous conseillons d’acheter chaque obstacle à l’unité. Très coûteux, cette solution n’est recommandée que pour les professionnels.
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Comment entraîner soi-même son chien à l’agility
Pas encore décidé à rejoindre un club canin ? Ne vous inquiétez pas, les bases de l’agility peuvent être enseignées tranquillement à la maison ! S’entraîner chez-vous procure également un sentiment de confiance et de sécurité à votre chien : un environnement idéal pour les plus angoissés.
Certains exercices vous aideront à renforcer la communication non-verbale entre vous et votre chien. N’oubliez pas que c’est la condition principale pour exceller dans cette discipline. Pour ce faire, il est important avant de débuter l’entraînement que votre chien maîtrise le rappel et les commandes basiques (Assis, Debout, Couché, Pas bouger, Pas toucher).
Une fois les commandes élémentaires acquises, vous pourrez débuter en bonne et due forme les exercices.
Obstacles de saut
Sauter étant instinctif chez nos chiens, l’apprentissage des exercices de saut ne sera pas bien compliqué ! Veillez toutefois à faire attention aux articulations de votre chien, surtout s’il est encore très jeune.
Afin de le ménager, commencez par travailler avec des obstacles au sol. On vous recommande, par exemple, l’utilisation d’une échelle posée par terre. Votre compagnon devra alors marcher entre les barreaux. Pour le motiver, rien de mieux que les friandises ! Placez-vous devant lui et attirez-le vers vous. Normalement, il ne se fera pas prier pour vous suivre.
Puis, une fois qu’il sera habitué à cet exercice, augmentez progressivement le niveau de difficulté en fonction de sa maîtrise et de son âge : pour les chiens qui ont terminé leur croissance, continuez l’entraînement en passant aux barres de saut. Si vous ne souhaitez pas en acheter, des manches à balai et des tuyaux de PVC feront l’affaire ! Vous n’aurez plus qu’à ajuster la hauteur avec le temps.
Pour ceux qui souhaiteraient investir dans des matériels tout-faits, voici un petit comparatif des différents articles en ligne :
Différents obstacles de saut en agility :
La table de pause
Cet exercice implique de demander au chien de sauter sur une table, et d’y rester pendant cinq secondes. Pour réussir cette étape, il devra bien évidemment maîtriser la commande «Pas bouger».
En agility, les tables sont généralement recouvertes d’une surface antidérapante et sont équipées d’un système de comptage électronique : un signal sonore est émis en fin de décompte des cinq secondes. Les dimensions sont généralement de 0,90 m x 0,90 m au minimum, et de 1,20 m x 1,20 m au maximum.
À la maison, vous pouvez bien évidemment utiliser une table basse. Assurez-vous qu’elle soit parfaitement stable. Comme d’habitude, motivez votre chien à l’aide d’une récompense (friandise ou jouet). Placez cette dernière sur la table et félicitez votre chien à chaque fois qu’il se rapproche de l’objectif final.
Une fois à l’aise sur le mobilier, vous pourrez corser l’exercice en élevant un peu la hauteur de la table.
Les pneus ou anneaux d’agility
Ici, il faudra y aller doucement ! Tous les chiens ne sont pas friands des espaces étroits. Le plus dur sera donc de le convaincre de passer à travers le pneu. Avant de suspendre le pneu, on vous conseille de le poser complètement au sol, et d’encourager votre chien à passer à travers grâce à des friandises, des jeux et une bonne dose de patience.
Ne passez à l’étape suivante que lorsque votre chien sera parfaitement à l’aise avec le principe de l’exercice.
Bon à savoir : les pneus utilisés en agility sont spécialement conçus pour cette discipline. Les « vrais » pneus peuvent causer des blessures chez votre chien. Nous vous conseillons vivement d’investir dans un pneu de saut de compétition, ou de vous rendre dans un centre d’agility pour pratiquer cet exercice en toute sécurité.
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En ligne, les anneaux d’agility coûtent 30 euros en moyenne :
Obstacles de contact
Habituer votre chien aux palissades, passerelles et balançoires demande plus de technicité. Le but est que votre chien traverse l’équipement en entier, en n’oubliant pas de déposer au moins une patte, avant de descendre, sur une zone de contact (généralement peinte en rouge) placée au bout de l’équipement.
Un exercice simple est de lui apprendre la technique du « 2 on 2 off » que l’on pourrait traduire par « 2 pattes posées et 2 pattes non posées ». Commencez par vous procurer un bout de carton, une petite planche ou une caisse que vous poserez au sol.
Apprenez-lui ensuite, avec ou sans clicker, à monter sur la surface. Récompensez-le ensuite à chaque fois qu’il a deux pattes dans la surface, et deux autres en dehors de la zone.
Une fois qu’il aura compris l’objectif du jeu, vous pourrez rajouter un ordre pour illustrer le geste (Ex : zone). Puis, amusez-vous à réitérer l’exercice sur d’autres surfaces en se rapprochant le plus possible de l’équipement utilisé généralement pour les parcours d’agility.
Veillez systématiquement à bien prononcer l’ordre et à le féliciter à chaque fois qu’il pose deux pattes sur la zone de contact et deux pattes au sol. Avec le temps, le chien s’arrêtera automatiquement en bout d’obstacle, et fera toujours en sorte d’avoir deux pattes sur la zone prédéfinie.
Bon à savoir : ces exercices étant très éprouvants pour le chien, évitez de pratiquer sur des obstacles trop élevés lorsque vous travaillez avec un chiot. La balançoire est d’ailleurs à bannir tant qu'il n’a pas terminé sa croissance. En attendant, habituez-le à entendre le bruit de la balançoire claquant au sol.
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Vous pouvez vous en douter, compte tenu de leur taille, les obstacles de zone coûtent plus chers que les autres types d'obstacles.
Les différents obstacles de zone en agility :
Le slalom
Le mieux est d’acheter un kit de slaloms pour effectuer cet exercice. Mais vous pouvez bien sûr vous aider de mobiliers et autres objets trouvés à la maison (Ex : chaises, poufs, bouteilles d’eau). Disposez vos accessoires en ligne droite dans un couloir ou tout autre espace étroit.
Puis, avec une friandise, incitez votre chien à contourner les obstacles en vous suivant. Répétez l’exercice afin de lui faire comprendre le principe. Enfin, retirez-vous progressivement sur le côté pour que votre chien fasse le parcours sans que vous ayez à le guider physiquement. Lorsqu’il aura bien compris l’action demandée, n’oubliez pas de nommer la commande.
Lisez aussi notre fiche pratique pour apprendre à slalomer.
Découvrez ci-dessous les slaloms que vous pouvez acheter en ligne :
Le tunnel
Le but de l’exercice est de faire passer votre chien à travers un espace, sans vous voir et sans visibilité sur son environnement. Assez simple à enseigner, n’hésitez pas à le travailler avec une deuxième personne.
Encouragez votre chien à s’introduire dans le tunnel en y plaçant des récompenses. Une deuxième personne devra l’appeler à l’autre bout du tunnel, en le motivant avec entrain. Veillez à ce qu’il ne ressorte pas par le bout par lequel il est entré.
Notre tableau vous montre les différents prix des tunnels d’agility disponibles sur le net :
Comment installer un parcours d’agility dans son jardin ?
L’envie d’installer votre propre parcours d’agility vous démange ? Cela tombe bien, nous avons des conseils pour vous ! Avant toute chose, assurez-vous de remplir ce critère clé : avoir un large espace pouvant contenir au moins 10 obstacles. Oui, vous pouvez toujours vous entraîner dans votre garage ou dans votre salon… mais le mieux est d’avoir de l’espace !
Il y a plusieurs avantages à installer son propre parcours à la maison :
- Pour un entraînement régulier, rien de mieux que d’avoir le matériel à domicile !
- Suivre la progression de son chien avec précision sera plus facile, et vous pourrez moduler le parcours en fonction de ses capacités.
- Trouver un club d’agility de bonne qualité près de chez soi n’est pas toujours facile.
- Pour simplement s’amuser avec votre chien, sans la pression des compétitions. De plus, il pourra s’occuper tout seul lors de vos absences.
Pour faire un parcours d’agility dans son jardin, ce n’est pas très compliqué. Il suffit de quelques accessoires, et si votre chien se pique au jeu, vous pourrez en ajouter progressivement !
- Il vous faudra des obstacles de saut pour un parcours réellement exigeant (Ex : des haies d’agility ou un pneu suspendu).
- Puis, pour le faire ralentir, incluez des zones d’arrêt dans votre parcours (Ex : table d’arrêt).
- Pour améliorer son équilibre, ajoutez une simple passerelle ou une palissade. Les bricoleurs pourront en construire une eux-mêmes avec quelques planches en bois !
- N’oubliez pas de varier les exercices en investissant dans un pneu suspendu, des piquets de slalom et un tunnel d’agility.
- Lorsqu’il aura un niveau plus avancé, marquez l’évolution avec des accessoires comme une balançoire, un mur d’agility ou une rampe.
Si vous souhaitez économiser sur certains articles, n'hésitez pas à faire avec ce que vous avez à la maison. Par exemple, vous pouvez remplacer le pneu par un cerceau de gymnastique, la table d’arrêt par une simple table basse ou encore les haies par des frites de piscine. Laissez parler votre imagination !
Bon à savoir : à l’exception faite du tunnel, un bon parcours doit toujours donner la possibilité au conducteur de passer de chaque côté de l’obstacle.
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Où pratiquer l’agility ?
Bien évidemment, si vous souhaitez réellement devenir un professionnel, le passage dans un club est inévitable. Les débutants ne pourront qu’y gagner en se rapprochant de véritables professionnels.
En France, vous pourrez trouver une liste des clubs canins habilités à pratiquer l’agility juste ici. Vous pouvez également vous référer à notre tableau :